Chirurgie décollement de la rétine

Lorsqu’un décollement de la rétine survient, l’épithélium neuro-sensoriel, qui contient les photorécepteurs responsables de la perception visuelle, se détache de l’épithélium pigmentaire, qui assure son soutien et sa protection. Si cette séparation s’étend à la macula, la perte de vision peut être sévère, voire totale. 

Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve les décollements rhegmatogènes, résultant d’une déhiscence rétinienne, telle qu’une déchirure ou un trou. Ce type de décollement est souvent favorisé par une myopie importante, des traumatismes oculaires ou encore une aphakie (absence de cristallin). D’autres formes existent également, notamment les décollements secondaires, qui surviennent sans rupture rétinienne. Ceux-ci peuvent être liés à une traction excessive sur la rétine, comme dans le cas de la rétinopathie diabétique, ou à des processus exsudatifs et mécaniques, causés par une inflammation, une chirurgie antérieure ou encore une pathologie tumorale.

Un décollement de rétine nécessite une prise en charge immédiate pour éviter des séquelles visuelles définitives. Tout changement soudain de la vision, comme une ombre dans le champ visuel, des éclairs lumineux ou l’apparition soudaine de corps flottants, doit inciter à consulter sans attendre un ophtalmologiste en urgence.

Pour faciliter et accélérer la prise en charge, certains documents et éléments sont indispensables :

• Historique médical : inclut les examens récents, les interventions passées et les pathologies associées.
• Liste des médicaments : permet d’adapter l’anesthésie et d’éviter des interactions avec les traitements post-opératoires.
• Carte vitale et documents administratifs : assurent une prise en charge simplifiée.
• Lunettes ou lentilles habituelles : non essentielles pour l’opération, elles peuvent être utiles pour les contrôles visuels avant et après l’intervention.

Pour éviter une perte de vision irréversible, la prise en charge du décollement de la rétine nécessite une intervention en urgence. Plusieurs approches chirurgicales sont possibles selon la nature et l’étendue du décollement :

• Injection de gaz intraoculaire : Une bulle de gaz est introduite dans l’œil pour exercer une pression interne, aidant à refermer la déchirure et à repositionner la rétine.
• Vitrectomie : Suppression du gel vitréen pour réduire la traction sur la rétine, avec injection d’un substitut (gaz ou huile de silicone) afin de stabiliser les tissus.
• Photocoagulation laser et cryothérapie : Ces techniques permettent de cicatriser les bords des lésions rétiniennes pour assurer leur adhésion.
• Indentation sclérale : Application d’une bande de silicone externe sur l’œil pour compenser la traction et favoriser la réapplication rétinienne.

Pour favoriser une bonne cicatrisation après l’intervention, des précautions post-opératoires essentielles doivent être suivies. Il est parfois nécessaire de maintenir une position spécifique de la tête afin d’optimiser l’action du gaz intraoculaire, élément clé du processus de guérison. 

Pendant la période de convalescence, les patients doivent éviter certaines activités à risque, notamment les trajets en avion ou les environnements en haute altitude, qui pourraient altérer la stabilisation de la rétine. 

Pour prévenir toute infection ou inflammation, des collyres adaptés sont prescrits. 

Bien que la récupération soit progressive, un suivi médical attentif est mis en place pour évaluer l’évolution de la vision et détecter d’éventuelles complications.

Après l’intervention, un suivi ophtalmologique régulier est essentiel pour détecter toute complication et ajuster le traitement si besoin. 

Bien que la réapplication rétinienne soit généralement réussie, la récupération visuelle varie selon plusieurs facteurs. L’atteinte initiale de la macula joue un rôle clé dans le degré d’amélioration possible, tandis que des pathologies associées, comme la rétinopathie diabétique, peuvent limiter les résultats. La vision s’améliore progressivement sur plusieurs mois, mais dans certains cas, une seconde intervention peut être nécessaire, notamment en cas de récidive ou de cataracte post-vitrectomie. 

Une prise en charge rapide dès les premiers symptômes reste le meilleur moyen d’optimiser le pronostic visuel.