Lésions et tumeurs de paupières

Une tumeur de la paupière désigne une multiplication anormale de cellules au niveau de cette zone sensible de l’œil. Cette anomalie peut se manifester à la surface cutanée ou dans les tissus sous-jacents de la paupière. Selon leur nature, ces tumeurs sont classées en deux grandes familles : bénignes ou malignes.

Les tumeurs malignes de la paupière

Les tumeurs malignes de la paupière, plus rares mais potentiellement graves, peuvent s’étendre à d’autres régions du corps par voie métastatique. Un diagnostic précoce est crucial pour limiter le risque de complications. Ce type de lésion nécessite un traitement rapide, adapté à la gravité de la situation.

Les tumeurs bénignes de la paupière

Les tumeurs bénignes, quant à elles, ne représentent pas de danger vital, car elles ne s’étendent pas au-delà de la paupière. Néanmoins, elles peuvent devenir inconfortables, tant sur le plan visuel qu’esthétique, et dans ce cas, une intervention peut être proposée. Parmi elles, on retrouve souvent les chalazions, verrues ou autres kystes.

Lésions malignes des paupières

Certaines lésions de la paupière peuvent être cancéreuses et nécessitent une prise en charge rapide afin d’éviter des complications graves. Parmi les plus fréquentes :

• Carcinome basocellulaire (CBC) : Cette tumeur représente environ 80 % des cancers des paupières. Elle apparaît souvent sur la paupière inférieure et est principalement causée par l’exposition au soleil. Le pronostic est généralement favorable après chirurgie.
• Carcinome épidermoïde : Moins fréquent (5 % des cas), ce type de tumeur a un risque plus élevé de propagation et nécessite une attention particulière.
• Carcinome sébacé : Tumeur rare, souvent diagnostiquée tardivement, elle concerne surtout les personnes âgées, avec une prédominance féminine.
• Mélanome : Cancer cutané particulièrement agressif pouvant se développer sur la paupière. Il se propage rapidement et demande un traitement immédiat.
• Adénocarcinome : Cette tumeur prend naissance dans les glandes des paupières et exige un traitement spécialisé.

Lésions bénignes des paupières

Les lésions non cancéreuses sont courantes et, bien qu’elles ne soient pas dangereuses, peuvent nécessiter une prise en charge pour des raisons esthétiques ou fonctionnelles :

• Nævus : Communément appelés grains de beauté, ces lésions pigmentées sont bénignes, mais doivent être surveillées en cas de modification.
• Angiomes : Excroissances dues à une prolifération vasculaire, elles apparaissent comme de petites bosses rouges ou violettes.
• Xanthélasma : Dépôts de cholestérol sous-cutanés, jaunâtres, ils peuvent signaler une hypercholestérolémie.
• Papillomes : Croissances bénignes souvent causées par le papillomavirus (HPV), leur apparence évoque celle de petites verrues.

Les tumeurs des paupières résultent de plusieurs facteurs de risque. En comprendre les causes permet d’adopter des mesures de prévention adaptées.

Le soleil, principal responsable des tumeurs cutanées

L’exposition excessive aux UV sans protection est une cause majeure de carcinomes basocellulaires et épidermoïdes.

Le vieillissement, un facteur aggravant

Avec l’âge, la peau devient plus vulnérable, favorisant l’apparition de carcinomes sébacés et basocellulaires.

L’influence des antécédents familiaux

Les nævus et papillomes peuvent être héréditaires. Une surveillance est recommandée en cas d’antécédents.

Le rôle des infections virales

Le virus HPV est impliqué dans certains papillomes, des tumeurs bénignes nécessitant parfois une prise en charge.

Les conditions médicales associées

Un taux élevé de cholestérol peut entraîner un xanthélasma, une lésion bénigne des paupières à surveiller.

Les tumeurs des paupières peuvent se manifester par divers symptômes, qu’ils soient bénins ou malins. Une surveillance attentive permet une détection précoce et une prise en charge adaptée.

• Ulcérations et saignements persistants. Une plaie qui ne cicatrise pas, un saignement ou une ulcération récurrente doivent alerter sur une possible tumeur maligne.
• Douleur ou inconfort. Si les tumeurs bénignes sont généralement indolores, certaines lésions malignes peuvent provoquer des sensations douloureuses.
• Impact sur la vision. Une masse volumineuse peut obstruer partiellement l’œil et provoquer une vision floue, nécessitant une évaluation rapide.
• Présence d’une masse ou d’une bosse. L’apparition d’une excroissance sur la paupière, de couleur chair, rouge ou pigmentée, peut être un signe évocateur.
• Modification de l’aspect de la peau. Une altération de la couleur ou de la texture de la paupière peut indiquer un développement anormal.
• Gêne fonctionnelle. Une tumeur située près du bord de la paupière peut perturber son ouverture ou sa fermeture, entraînant une gêne au quotidien.

Le diagnostic repose principalement sur un examen médical approfondi permettant de préciser la nature de la lésion et son évolution.

L’ophtalmologiste commence par examiner la paupière afin d’évaluer l’apparence et la texture de la tumeur. Si une suspicion persiste, une biopsie est réalisée pour analyser un échantillon de tissu et confirmer si la lésion est bénigne ou maligne.

Des examens d’imagerie, comme l’IRM, le scanner ou l’échographie, sont parfois nécessaires pour mesurer l’extension de la tumeur et détecter une éventuelle infiltration des tissus environnants. En cas de diagnostic de cancer, un bilan d’extension est prescrit afin de rechercher d’éventuelles métastases et adapter le traitement en conséquence.

Le traitement des lésions des paupières varie selon leur nature et leur degré d’évolution.

Tumeurs bénignes

• Surveillance : si la lésion est stable et sans symptômes, un suivi médical régulier suffit.
• Exérèse chirurgicale : lorsque la lésion est gênante ou suspecte, elle peut être retirée. Si besoin, une reconstruction de la paupière peut être réalisée, à l’aide d’une greffe ou d’un lambeau.

Tumeurs malignes

• Ablation chirurgicale complète : ce traitement de référence permet d’éliminer la tumeur et limiter le risque de récidive. L’analyse en temps réel des tissus peut être réalisée et permet d’éviter une seconde intervention et de préserver un maximum de tissu sain.
• Radiothérapie : utilisée en complément ou en alternative à la chirurgie lorsque celle-ci est difficilement réalisable.
• Chimiothérapie : réservée aux formes les plus avancées.

Une analyse histopathologique est systématiquement réalisée après l’intervention afin de confirmer l’excision complète de la tumeur et d’écarter tout risque de récidive.